Femmes et sécurité publique au Chili : réflexions et défis

En matière de sécurité, la violence à l’égard <a href="https://www.mabulle.org/chili-santiago-du-chili-comment-sy-rendre-que-voir-et-combien-depenser-<a href="https://www.mabulle.org/voyager-avec-des-bebes-en-avion-facile-ou-difficile/ »>dans-la-capitale-chilienne-santiago-du-chili-perou-voyage-tourisme-allez/ »><a href="https://www.mabulle.org/exigences-pour-entrer-en-colombie-depuis-le-chili/ »>des <a href="https://www.mabulle.org/5-conseils-pour-voyager-en-voiture-vers-le-chili-depuis-largentine/ »>femmes se produit à la <a href="https://www.mabulle.org/celac-nicolas-maduro-annule-son-voyage-en-argentine-a-la-derniere-minute-par-peur-des-manifestations/ »>fois dans l’espace privé et dans l’espace public, et il existe des crimes spécifiques à caractère sexiste, car <a href="https://www.mabulle.org/nomades-voyages-a-fort-impact-pour-les-managers-et-les-equipes-de-travail/ »>les femmes sont plus susceptibles d’être victimes simplement parce qu’elles sont des femmes. La violence basée sur le genre doit être considérée comme un problème de sécurité qui, de plus, inclut souvent des situations, des expériences et des comportements qui ne sont pas des crimes (et donc échappent aux mesures traditionnelles), mais qui génèrent de la peur et de l’insécurité.

Le 8 mars est devenu une journée de revendication de la lutte contre la violence faite aux femmes dans tous les espaces, en vue de dépasser les pratiques et perspectives patriarcales qui persistent encore fortement dans notre société. L’inégalité entre les sexes se reflète aujourd’hui dans de nombreux domaines, tels que le manque de représentation politique, les différences salariales et les droits sexuels et reproductifs, pour n’en nommer que quelques-uns. Nous, les femmes, nous disputons toujours des espaces et luttons pour que notre voix et nos demandes soient prises en compte sérieusement et sans poser de questions.

La sécurité publique, qui a été pendant des années l’une des principales préoccupations de la population chilienne, et qui est à son tour considérée comme une question prioritaire sur l’agenda public, représente également un domaine qui continue de reproduire l’invisibilité et la violence à l’égard des femmes et des dissidents. Toutes les personnes ne vivent pas l’insécurité et la violence de la même manière. Selon les chiffres du ministère de la Femme et de l’Égalité des genres, au 4 mars de cette année, 7 fémicides terminés et 24 fémicides frustrés ont été enregistrés. De son côté, le Réseau chilien contre la violence à l’égard des femmes a, pour sa part, enregistré 10 féminicides jusqu’à présent cette année. Ces chiffres suivent une tendance à la hausse qui se reproduit ces dernières années au Chili et dans le reste du monde. Les données de la XVI Enquête Nationale Urbaine sur la Sécurité Citoyenne (ENUSC) de l’année 2019, réalisée par l’INE, montrent non seulement que les femmes (10,5%) sont proportionnellement plus victimes de crimes que les hommes (7,2%) sur la base de l’indicateur de victimisation personnelle, mais ils ressentent plus de peur dans les espaces publics. Dans cette optique, selon les chiffres de la IVe Enquête nationale sur la violence à l’égard des femmes dans le milieu intrafamilial et autres espaces, en observant l’indicateur des femmes victimes de violence dans les espaces publics au cours des douze derniers mois, il est possible d’identifier une augmentation significative ces dernières années (de 8,1% en 2017 à 17,9% en 2020). En ce qui concerne les Crimes à Grande Connotation Sociale (DMCS) pour l’année 2020, les chiffres des affaires policières indiquent que ce sont les hommes qui sont majoritairement victimes (65,1% du total), mais aussi auteurs (72,4%). Cependant, si l’on observe la répartition spécifique des crimes, les femmes représentent le pourcentage le plus élevé de victimes pour les cas de viol (89,5 % du total) et de violence intrafamiliale (79,4 % du total).

Que nous disent ces données ? Quoi En ce qui concerne la sécurité, la violence à l’égard des femmes se produit à la fois dans l’espace privé et public, et il existe des crimes spécifiques qui ont une orientation sexiste dans la mesure où les femmes sont plus susceptibles d’être victimes simplement parce qu’elles sont des femmes. Bien que cela puisse sembler évident, surtout pour les femmes qui sont celles qui vivent cela dans notre quotidien, il faut souligner que la prise en compte de l’approche genre en matière de sécurité/précarité ne doit pas se réduire à n’être incorporée qu’en tant que variable, mais plutôt comme un élément qui permet d’aborder la spécificité de l’expérience des femmes dans ce domaine et d’élargir la compréhension du phénomène. La violence basée sur le genre doit être considérée comme un problème de sécurité qui, de plus, inclut souvent des situations, des expériences et des comportements qui ne sont pas des crimes (et donc échappent aux mesures traditionnelles), mais qui génèrent de la peur et de l’insécurité.

En plus de ce problème, l’approche genre rend non seulement invisible l’expérience de l’insécurité des femmes, mais aussi celle de la dissidence sexuelle. Au niveau de l’État, il n’existe toujours pas d’informations spécifiques permettant de rendre compte, par exemple, des crimes de haine contre la dissidence sexuelle, malgré le fait que l’année dernière, le sous-secrétaire à la prévention du crime a réalisé la première étude exploratoire sur ce sujet dont les résultats Ils devrait voir le jour au cours du premier semestre de cette année.

Lorsqu’on parle de sécurité publique, il faut aussi considérer les perceptions que les gens ont des institutions chargées de la garantir, car elles sont aussi des reproducteurs de l’inégalité entre les sexes. Qu’en est-il de la perception des femmes par rapport aux institutions liées à la sécurité publique dans notre pays ? Dans ce cas, nous nous référerons uniquement aux institutions policières. Selon les données recueillies dans le cadre de l’Enquête sur la sécurité citoyenne et l’évaluation de la police, réalisée chaque mois par le Moniteur de sécurité de la Fondation Chili 21, le sentiment des femmes par rapport à la police est assez négatif. Concernant la question de l’efficacité avec laquelle la police retient les contrevenants, de juillet 2020 à février 2021 le pourcentage de réponses « jamais » et « presque jamais » n’est pas descendu en dessous de 50% de préférences, atteignant même un pic de 60% dans le mois de novembre. En revanche, lorsqu’on demande aux femmes si elles considèrent que la police traite tout le monde de la même manière, quelle que soit leur situation socio-économique ou leur classe sociale, les expressions « jamais » et « presque jamais » priment. De juillet 2020 à février 2021, le pourcentage de femmes estimant que le traitement de la police n’est pas égalitaire ne descend pas en dessous de 70 %. En ce qui concerne la perception des actions de la police, en particulier des carabiniers du Chili, de juillet 2020 à février 2021, plus de 50% des femmes interrogées ont indiqué qu’elles étaient « en désaccord » et « fortement en désaccord », rapportant le chiffre le plus élevé. élevé au mois de novembre 2020 (65%).

Même si la délégitimation et la désapprobation des carabiniers sont transversales et ont considérablement augmenté ces derniers temps, il est important de continuer à approfondir la spécificité de la perception des femmes sur les actions de la police, et de considérer les différences dans les expériences avec lesdits établissements. Par exemple, et pour citer un exemple relativement récent, selon un bilan de l’épidémie sociale réalisé par l’Institut National des Droits Humains (INDH) en l’an 2020, entre le 18 octobre 2019 et le 19 mars 2020, 257 femmes ont déclaré avoir été victimes de tortures policières avec violences sexuelles.

L’importance d’intégrer l’approche genre dans l’étude des questions de sécurité publique réside dans la nécessité de comprendre que les femmes et les dissidents non seulement perçoivent, mais aussi vivent et traitent différemment la criminalité et l’insécurité. La violence structurelle qui nous affecte est différente et doit être abordée et prise en compte dans l’observation de ces phénomènes, et dans la construction – et l’acceptation – de la demande socio-politique de sécurité.

En tant que défi immédiat, il est urgent d’accroître la visibilité de ces expériences et perceptions sur cette question à travers la mise en place, si nécessaire, d’une approche différenciée du phénomène qui permet d’expliquer et de comprendre avec précision les situations de violence et de criminalité que les femmes et les auxquels sont confrontés les dissidents dans votre vie quotidienne. De cette visibilité, vous pouvez miser sur la promotion de politiques et de programmes avec une approche genre qui vous permettent de contribuer à l’amélioration de votre qualité de vie. C’est à nous de nous impliquer et de participer au débat dans le domaine de la sécurité publique.

Leonora Rojas et Paulina Vargas

Chercheurs de la Fondation Chili 21.

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